L’hydrogène vert, vecteur énergétique essentiel pour la transition énergétique québécoise!
Par Steven Blaney, Ing. MBA et Président directeur général Hydrogène Québec
Malgré nos immenses ressources hydroélectriques, saviez-vous que 54% de l’énergie consommée au Québec provient encore des combustibles fossiles? Et qu’il soit produit à partir d’hydroélectricité, de l’énergie solaire ou éolienne, de la biomasse ou qu’il provienne d’origine naturel, l’hydrogène vert et bas carbone s’impose pour contribuer à décarboner l’économie québécoise.
C’est que cet hydrogène constitue le vecteur énergétique qui peut parvenir à substituer ces carburants fossiles par un vecteur énergétique propre, particulièrement dans les secteurs difficiles à décarboner.
Et dans cette course pour la production d’hydrogène renouvelable, le Québec n’est pas en reste, Air Liquide inaugurait il y a trois ans déjà alors le plus grand électrolyseur au monde de type PEM, qui produit de l’hydrogène à partir d’électricité. Depuis, de nombreux projets essaiment au Québec. On pense notamment au projet de TES Canada en Mauricie qui produira plus de 70 000 tonnes d’hydrogène vert destiné aux applications industrielles et au transport lourd, le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au Québec.
Aussi, RECYCLAGE CARBONE VARENNES (RCV) construit actuellement une raffinerie pour produire des biocarburants à partir de matières résiduelles avec un électrolyseur d’une capacité de 90 MW.
Et GREENFIELD GLOBAL, producteur d’éthanol à Varennes se dotera d’une capacité de production d’hydrogène de 80 MW pour produire des biocarburants destinés à des fins maritimes en récupérant du gaz carbonique biogénique.
Plus récemment, Hy2GEN a obtenu un bloc d’électricité pour produire de l’hydrogène et de l’ammoniac vert à Baie-Comeau. Ce projet en développement depuis 4 ans en collaboration avec la communauté de Baie-Comeau contribuera à la décarbonisation du Québec, au développement économique et à la création d’emploi à Baie-Comeau grâce à la mise en place d’un écosystème industriel.
En 2030, on estime que l’hydrogène vert et les bioénergies auront le potentiel de diminuer la consommation de produits pétroliers de près d’un milliard de litres par année au Québec. Cela pourrait réduire nos émissions de GES de 4 mégatonnes de CO2 par an, ce qui équivaudrait au retrait de 1,2 million de véhicules à essence sur les routes.
Certes, il y a une différence de coût entre les combustibles fossiles et les énergies propres, mais cet écart va en s’amenuisant, au fur et à mesure que les nouvelles technologies s’implantent, et ce sans compter le coût des externalités, c’est-à dire sans compter la pollution généré par les carburants fossiles. C’est pourquoi, des mécanismes gouvernementaux efficaces et compétitifs de transition sont nécessaires de même que l’allocation des blocs énergétiques pour la production énergétique renouvelable.
Le défi pour décarboner le Québec est grand mais c’est aussi une opportunité exceptionnelle de se libérer des carburants fossiles et devenir un leader mondial dans la transition énergétique. L’hydrogène vert et bas carbone, essentiel pour réussir la transition énergétique et la décarbonation de l’économie québécoise, fait partie de la solution.
À propos d’Hydrogène Québec
Hydrogène Québec est une association québécoise indépendante qui soutient le développement du secteur de l’hydrogène renouvelable et bas-carbone au Québec. Formée d’une cinquantaine de membres corporatifs, c’est la seule organisation québécoise à représenter des membres privés et publics de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène. Hydrogène Québec est en opération depuis 5 ans.
[1] Gouvernement du Québec, 2022, Stratégie québécoise sur l’hydrogène vert et les bioénergies 2030 : Décarboner, innover, rayonner, Bibliothèque et Archives nationales du Québec